Hey hey !
Avec un peu de retard, mais on va dire que ça sera un p'tit cadeau de ma part alors, je vous livre les derniers (eh oui!) textes du cadavre exquis !
"Ginette resta immobile quelques instants, regardant autour d’elle d’un air hébété. Il n’y avait plus personne dans la pièce, à l’exception du dragon qui reniflait dans son coin, à la recherche d’un paquet de mouchoirs assez grand pour permettre à un dragon de se moucher dedans (ce qui n’était pas gagné). Un grand sourire se peignit sur son visage encore couvert de crème chantilly :
-Ça, c’est le miracle de Noël !
Et elle entama sans plus attendre la célèbre danse de la joie des canaris, qui consistait à sauter partout en piaillant et en agitant les bras. Elle fut bientôt rejointe par le dragon, qui cassa tout autour de lui parce que, agiter des bras en sautant partout, quand on est un dragon, c’est assez destructeur tout de même. Après avoir dansé pendant trois heures et quarante-six minutes, les deux amis s’écroulèrent au sol, épuisés (c’est fatigant cette danse !). Ils restèrent silencieux pendant quelques minutes, puis le dragon prit la parole en chuchotant :
-Au fait, je ne t’avais pas dit. Je suis le Père Noël. Il va falloir que je fasse ma tournée d’ailleurs.
Il poussa un long sifflement, et immédiatement, six rennes au pelage luisant débarquèrent en galopant, traînant un grand traineau doré. Le dragon s’assit dedans, posant Ginette à ses côtés, et hop, l’attelage s’éleva dans la nuit (oui, cette bataille avait duré toute la journée, en fait), entouré d’une nuée de canaris qui voletaient autour d’eux.
Et voilà comment Ginette vainquit l’armée des bisounours, Saucisson, Emmanuel et l’homme aux « nickel », tout en réveillant le dragon-père Noël qui dormait depuis bien trop longtemps.
*fin*"
Par Viiiiiiiiolette !
Mais restez, c'est pas fini !
"Mais ce que Ginette n'avait pas prévu, c'était..."
C'était...
C'était...
Cela était.
C'est. Ce sera, ce serait.
C'est serré. Ces taies. Cet étai. Cet été serait l'été d'avoir...
La plume de l'écrivain, (et son bras, et ses yeux et son cerveau, mais surtout sa plume) resta quelques instants suspendue au dessus du manuscrit. Le temps s'étira en une puis en une dizaine de gouttes d'encre qui maculèrent les dernières lignes de son histoire. L'écrivain chercha une respiration au plus profond de lui. Qui ne vint pas. Ça ne marchait plus, il était bloqué, l'inspiration s'était tarie quelque part entre Bouddha rose et canari à la chantilly.
Sa main tremblait maintenant et son stylo continuait à se vider sur l'histoire qu'il ne parvenait pas à terminer.
Sa seconde main vint chercher le stylo au bout de la première, définitivement bloquée par crampe de bras et crampe d'imagination.
"Bon.
J'élimine Saucisson. J'élimine Ginette. J'élimine les jets de salive gluante. J'élimine bisounous, canari, et les bouddhas roses, les nickels, les Noël.
Par contre, le dragon... Je pense pouvoir en faire quelque chose."
Il fit quelques pas. Ouvrit le frigo. Se servit une part de tarte au citron, malgré le saucisson du déjeuner midi, et qu'il avait décidément du mal à digérer. Le vieil homme alla ensuite couper du bois. Il mit quelques brindilles au feu, et construisit une jolie maison Iquéa avec le reste. Puis, il trouva femme. Fit enfants. Voyagea ici, travailla là. S'acheta voiture, chats, chiens et et machine à gougueule. Après 20 ans d'un tel régime, assez vieux mais pas suffisamment pour pouvoir rétamer régulièrement ses enfants à "Kill The MotherF... Of Your Brain Zombie", il reprit son clavier car la plume avait séché voire rouillé.
"Yo", s'exclama t-il plein d'un entrain snoopdoggien.
Et d'un seul jet, écrivit les lignes suivantes :
"Au fond d¹un trou vivait un dragon. Non pas un trou immonde, sale et humide, rempli de bouts de bisounours et d'Emmanuel, ni encore un trou sec, dénudé, sablonneux, sans rien pour s¹asseoir ni pour se nourrir : c¹était un trou de dragon, d¹où un certain confort..."
Sans le savoir, Jierher Tolkloun écrivait là les premières lignes d'un petit roman, qui, des années plus tard devint le livre de chevet de toute une génération sous le nom de Smaulbo le Dragon (à noter qu'en 2014, l'oeuvre fut portée moyennement au cinéma par Pierre Fils-de-Jacques, à qui on devait déjà l'immense trilogie du "Vicomte des Bracelets Montres" et le non moins immense "Ping Pong", l'histoire de cette étrange raquette géante trouvée sur une île préhistorique mais nous quittons là le domaine de l'étude Tolklounienne alors mettons là une parenthèse finale à cette parenthèse)".
Par la suite, Jierher Tolkloun entra en contact avec le bassiste d'un groupe de néo death grunge metal nommé...
Écrit par Emmanuel ! :D Une suite un jour... ?
La Chameauteure